Sujet d'étude n°2 : l'aéroport de Paris-Roissy-Charles de Gaulle : un hub au cœur des échanges européens et mondiaux

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A) Un hub stratégique et une plate-forme multimodale en mutation

Inauguré en 1974, l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle (Roissy-CDG) est le 10e pôle aéroportuaire mondial et le 2e en Europe. En 2018, 72,2 millions de passagers ont transité par ce hub. 148 compagnies aériennes sont hébergées et assurent 1 300 vols quotidiens. Parmi elles, Air France-KLM occupe une place centrale en tant que 5e transporteur aérien européen.

Au transport des personnes s’ajoute le trafic de marchandises (le fret) qui atteint 2 millions de tonnes annuelles permettant à ce pôle logistique d’être le premier en Europe. L’entreprise américaine de courrier aérien FedEx a d’ailleurs choisi Roissy-CDG pour y implanter son principal centre européen.

Les infrastructures aéroportuaires comprennent 4 pistes et 3 aérogares. Le réseau aérien couvert par la compagnie nationale Air France s’étend au monde entier et permet de relier Paris à environ 325 métropoles européennes, américaines, africaines et asiatiques. Roissy-CDG aide donc la France à intégrer les circuits du libre-échange. Il est un atout majeur pour l’intégration du pays à la globalisation.

Le vaste ensemble aéroportuaire de Roissy-CDG permet la connexion de réseaux de transports de plusieurs natures et à différentes échelles. Les autoroutes A1 (Lille-Paris) et A104 (Francilienne) convergent à la hauteur de Roissy. Le RER B stationne dans l’aéroport. La ligne TGV dispose d’une gare en plein aéroport pour relier Lille, Londres, Bruxelles, Lyon, Marseille, Nantes et Bordeaux. Roissy-CDG apparaît donc comme un véritable point de jonction entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud. Il assure une intermodalité qui met donc en réseau les axes de communication régionaux, nationaux, européens et mondiaux.

Définition

Intermodalité : Possibilité offerte en un même lieu d’emprunter des transports différents et reliés à des réseaux à différentes échelles.

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Vue aérienne de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle

La construction d’une ligne ferroviaire vers 2025, le CDG Express, afin de relier l’aéroport à la gare de l’Est ainsi que le projet du Grand Paris (ligne 17 du métro) vont davantage insérer Roissy-CDG au réseau des transports régionaux centrés sur la capitale. Le prolongement de la Francilienne devrait en faciliter l’accès. Le projet d’un 4e terminal géant devrait permettre d’accueillir 40 millions de passagers supplémentaires à partir de 2037, c’est-à-dire l’équivalent du trafic annuel d’Orly (500 vols supplémentaires par jour). Roissy CDG ambitionne donc de devenir le premier aéroport d’Europe, devant Londres.

B) Un hub qui réaménage son territoire proche

L’essor de l’aéroport a transformé son espace proche en pôle économique où travaillent 86 000 employés. Bassin d’emplois majeur en Île-de-France, la zone aéroportuaire représente plus de 4 % du PIB francilien, environ 6 % de l’emploi régional, 1,2 % de la richesse nationale et 1,5 % des emplois en France.

Roissy-CDG capte donc la main-d’œuvre d’un territoire périurbain habité par 600 000 personnes du Val-d’Oise, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne.

L’espace logistique et aéroportuaire est entouré d’une périphérie de zones d’activités telles que Roissy Tech, Paris Nord II, Paris Nord Villepinte. Ces espaces comprennent le plus grand parc des expositions en France, le troisième plus grand centre commercial français (Aéroville), un parc d’activités international où l’on trouve des entreprises spécialisées dans les services, la recherche-développement, les hautes technologies, les activités d’entreposage, la grande distribution et l’hôtellerie (présence d’une trentaine d’hôtels avec une capacité de 8 000 chambres). Roissy CDG a donc beaucoup transformé et considérablement développé son espace proche.