Sujet d'étude n°1 : les réseaux de câbles sous-marins : des infrastructures essentielles de la mondialisation

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98 % des liaisons téléphoniques et internet entre les continents passent par les 448 câbles sous-marins qui s’étendent sur une longueur totale d’1,2 million de kilomètres. Simplement posés sur le sol marin ou bien enfouis (technique de l’ensouillage), les câbles transportés par des navires câbliers servent à la télécommunication. Cette pratique remonte aux années 1850 lors de la mise en place d’un réseau télégraphique puis téléphonique (années 1920) intercontinental. Les câbles sont soumis à certains aléas d’origine animale, humaine ou géologique (séismes et éruptions volcaniques). Leur durée moyenne de vie est de 25 ans.

Les lignes de fibres optiques sont devenues des infrastructures de communication stratégiques à l’échelle mondiale. Lors de conflits, elles peuvent être visées de manière à couper les communications de l’adversaire. Les câbles peuvent faire l’objet d’un véritable espionnage entre nations. Les zones d’atterrage, c’est-à-dire d’arrivée des câbles sur le littoral, sont particulièrement surveillées. En 2020, des agents russes ont été repérés autour des installations de télécommunications reliant l’Europe à l’Amérique du Nord.

Le marché du câble sous-marin est détenu par une minorité de pays : la France, la Chine, les États-Unis et le Japon. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) américaines investissent la moitié des sommes. Certaines sociétés collaborent comme les groupes Orange (France) et Telxius (Espagne) pour la pose des 6 600 km du câble transatlantique Dunant en 2020. L’activité est lucrative puisqu’un câble coûte de 30 à 700 millions d’euros selon sa longueur. La géographie du réseau mondial des câbles témoigne d’une domination technologique, économique et stratégique des pôles majeurs sur le reste du monde.