Les frontières de l’activité professionnelle

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Les frontières entre emploi, inactivité et chômage sont moins marquées depuis vingt ans en raison du développement de formes atypiques d’emploi qui modifient la qualité de l’emploi.

I) Des frontières plus floues entre emploi, chômage et inactivité

1 ) Une diversité de situations possibles face à l’emploi

La population active comprend toutes les personnes qui déclarent exercer un emploi ou qui sont sans emploi mais en recherchent un. Elle est donc composée de la « population active occupée » (personnes ayant un emploi) et de la population au chômage (en recherche d’emploi, selon différents critères).

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Un emploi (de statut salarié ou non salarié) correspond à un poste occupé pour exercer une activité professionnelle rémunérée en contrepartie du travail fourni (au sens de facteur de production).

Il existe différentes définitions du chômage, selon l’organisme international (Bureau international du travail, BIT) ou national (Pôle Emploi).

La population inactive comprend toutes les personnes qui ne peuvent pas ­légalement travailler et celles qui renoncent provisoirement à un travail rémunéré.

2 ) Un brouillage des frontières lié à l’évolution des formes d’emploi

Les frontières entre emploi, inactivité et chômage sont moins marquées depuis vingt ans, en raison de l’augmentation des situations intermédiaires.

Parmi ces formes d’emploi atypiques (la norme étant le contrat à durée indéterminée à temps plein) figurent notamment les personnes occupant un emploi à temps partiel (volontairement ou non) ou un emploi précaire (saisonnier, intérimaire, en contrat à durée déterminée).

Certaines populations se trouvent à la croisée de l’emploi, de l’inactivité et du chômage (« halo du chômage ») contribuant ainsi à la difficulté de mesurer précisément le chômage. Des travailleurs potentiels sont catégorisés en inactifs car en formation, ou découragés par les recherches, voire radiés des statistiques, ou encore travaillant de manière non déclarée.

II) La mesure de la qualité de l’emploi

1)  Différentes définitions selon les organisations internationales

Au cours des dernières décennies, avec l’augmentation des formes atypiques d’emploi, la thématique de la qualité de l’emploi a été notamment développée par les organisations internationales (Bureau international du travail, Commission européenne et OCDE) et nationales (DARES).

Les études réalisées montrent que la mesure de la qualité de l’emploi importe autant que celle de sa quantité. La crise financière de 2008  a ainsi lourdement pesé sur le nombre d’emplois disponibles, mais aussi sur leur qualité.

2 ) Une notion analysée du point de vue des ­travailleurs

La qualité de l’emploi se mesure grâce à des indicateurs répartis en plusieurs dimensions qui décrivent la qualité de l’emploi du point de vue du travailleur (et non celui de l’employeur).

Si la rémunération (salaires, primes…) est un facteur essentiel, d’autres éléments liés à la qualité de vie et au bien-être individuel sont pris en compte.

Le type de contrat de travail (permanent, temporaire) et l’aménagement du temps de travail (temps partiel, volontaire ou subi) permettent d’évaluer la sécurité économique ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

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Le contrat de travail est un contrat de type privé signé entre l’employeur et le salarié (qui s’engage à travailler contre une rémunération). Le contrat confère à chacun des droits et obligations à respecter.

Les conditions de travail (horaires, charge de travail, pénibilité, environnement) et la variété des tâches effectuées tiennent une place importante, ainsi que l’accès à la formation (possibilité pour les travailleurs d’acquérir de nouvelles qualifications et d’ouvrir leur horizon de carrière).

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Le « halo du chômage »

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Champ : France métropolitaine, personnes de 15 à 34 ans.

 L’Insee définit le « halo du chômage » comme les personnes sans emploi qui souhaiteraient travailler, mais qui ne sont pas classées comme chômeurs (car sans disponibilité immédiate ou recherche active), soit 1,6 million de personnes, dont 4 % de la population des 15‑64 ans.

 L’économiste Jacques Freyssinet en donne une définition plus large en ­prenant en compte toutes les personnes qui recherchent un emploi typique et qui en sont privées.