Les défis du développement

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L’Afrique australe s’intègre progressivement à la mondialisation avec comme moteur l’Afrique du Sud. Cependant, la région reste très inégalement développée à toutes les échelles.

I Une région inégalement développée

1 Les inégalités de développement à l’échelle régionale

L’étude de l’IDH révèle de fortes inégalités entre les pays d’Afrique australe.

• Le Botswana et l’Afrique du Sud (pays émergent) sont les pays les plus développés.

• À l’opposé, le Malawi, le Mozambique, le Lesotho, la Zambie et l’Angola sont classés dans le groupe des pays les moins avancés (PMA).

• La Namibie, le Swaziland et le Zimbabwe font partie des pays intermédiaires avec des IDH moyens à faibles.

L’agriculture (Malawi, Zimbabwe, Mozambique) et l’extraction minière (Swaziland, Lesotho) sont les principales activités économiques. L’Afrique du Sud est le seul pays où l’économie est majoritairement tertiaire, mais elle reste liée au complexe minier. Les autres pays d’Afrique australe sont donc dépendants des échanges, des investissements et des infrastructures sud-africains.

2 Aux échelles nationale et locale

Repère
Mot clé

Sous l’Apartheid (1948-1991), régime ségrégationniste en Afrique du Sud, les bantoustans étaient des territoires délimités, éloignés des villes, imposés aux non-blancs sans contrat de travail.

Les inégalités de développement sont très fortes à l’échelle nationale, liées aux conditions naturelles et à l’histoire : en Afrique du Sud, il reste des poches de pauvreté dans l’Ouest (sec et peu peuplé), où se trouvent les anciens bantoustans, alors que le Gauteng, dans l’Est, est le centre économique du pays.

La fragmentation urbaine est également très forte entre les quartiers très aisés, parfois des résidences fermées et surveillées, les gated communities et les townships (quartiers noirs hérités de la ségrégation en Afrique australe) ou les bidonvilles.

En Afrique du Sud, l’héritage de la ségrégation continue de marquer la population. Les deux tiers de la population noire restent pauvres.

3 Des défis sanitaires à surmonter

Dans neuf pays d’Afrique australe, le taux de prévalence du sida, c’est-à-dire le nombre de personnes vivant avec le VIH, varie de 10 à 30 % de la population.

En Afrique du Sud, l’épidémie de sida explique la faible croissance démographique. Dans les grandes métropoles, les townships noirs et les bidonvilles sont les plus touchés.

II Une région inégalement intégrée à la mondialisation

L’Afrique du Sud est l’espace moteur de l’Afrique australe : elle reçoit la plupart des investissements étrangers (Chine, Union européenne) et elle est le principal investisseur africain en Afrique. Elle a rejoint les BRIC en 2011 et fait partie du G20 (groupe des 20 pays les plus industrialisés). Les pays situés dans le périmètre direct de l’Afrique du Sud profitent de son insertion à la mondialisation (Lesotho, Swaziland, Botswana, Namibie) mais le Mozambique et l’Angola cherchent à s’affirmer de façon plus autonome.

La mondialisation profite aux métropoles et aux littoraux. Durban, Le Cap, Luanda, Maputo et Johannesburg modernisent les infrastructures de transport qui les relient aux régions minières de l’intérieur afin de faciliter leurs exportations.

La création de la Southern African Development Community (SADC) en 1992 a permis à toute l’Afrique australe d’être un espace attractif. Mais les inégalités entre les différents pays membres de cette organisation régionale sont encore des freins à son insertion aux échanges mondiaux.

Zoom

L’Afrique australe dans la mondialisation

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L’Afrique australe connaît une croissance économique sans développement : les territoires et les sociétés qui n’appartiennent pas au cœur minier et à son réseau urbain restent isolés et enclavés, en marge de la mondialisation.