La démarche d'étude à caractère sanitaire et social

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I) Démarche d'étude, intérêts et types d'études, méthode d'enquête

A) Définition

La démarche d’étude consiste en une succession d’étapes mises en œuvre de façon méthodique, permettant d’éclairer un certain nombre de données concordantes caractérisant une situation qui pose problème parmi un collectif et/ou des besoins d’individus et d’usagers non satisfaits.

B) Intérêts et types d’études

Pour développer des dispositifs et des politiques sur les territoires ou au niveau national, les décideurs et les acteurs doivent donner lieu à une étude c’est-à-dire un recueil d’informations basé sur des indicateurs.

Afin de s’y référer, ces informations doivent satisfaire aux critères de qualité précédemment énoncés (cf. fiche 15). On distingue généralement deux types d’études portant :

sur la santé ou ses facteurs d’influence, il s’agit de l’étude épidémiologique (ex. : étude sur la consommation de drogues chez les jeunes et des impacts engendrés en France) ;

ou sur le domaine social, il s’agit de l’étude psychosociale (ex. : étude portant sur les caractéristiques sociales des individus).

C) Méthodes, types d’enquête et données à collecter

Ces méthodes s’appuient sur des modes de recueil de données. Les données sont de nature quantitative lorsqu’elles sont numériques ou chiffrées (ex. : enquête sur les pratiques contraceptives chez les jeunes femmes). Elles sont qualitatives lorsqu’elles sont basées sur des expériences, des ressentis, des opinions exprimées (ex. : enquête de satisfaction sur la qualité de l’accueil dans un établissement).

L’enquête est dite transversale lorsqu’elle permet d’étudier un fait sur un temps plutôt court (ex. : enquête sur l’accueil des personnes âgées en hôpital de jour). Elle est dite longitudinale si sa durée est longue ou si elle porte sur plusieurs périodes, permettant de suivre par exemple l’évolution d’une situation (ex. : enquête sur le recours au dispositif de revenu de solidarité active (RSA) pour les personnes en situation de précarité).

Si l’enquête est réalisée sur la totalité d’une population, ce qui est rare, elle est dite exhaustive. Si ce n’est pas le cas, on parle d’enquête par échantillon. Dans ce cas, l’enquête est réalisée selon :

un tirage au sort : on parle dans ce cas d’échantillon aléatoire ;

un tri ou un choix représentatif de la population étudiée, c’est-à-dire de quotas ;

une sélection de personnes dans le cadre d’une enquête sur la durée : on parle de panel ;

un groupe de personnes suivi dans le temps : il s’agit d’une cohorte.

D) L’importance du respect de la vie privée

L’article 9 alinéa 1 du Code civil indique que chacun a « droit au respect de sa vie privée ». Le respect des informations privées et professionnelles, concernant chacun(e), est ainsi posé, cela recouvre les données à caractère écrit, oral et visuel. Chaque personne est ainsi protégée dans son intimité personnelle, familiale et intime. Les informations concernant sa santé restent privées.

Le secret professionnel est l’interdiction, sous peine de sanctions, de divulguer tout ce que le professionnel a appris, compris, lu, entendu, deviné ou déduit dans le cadre de son exercice professionnel. Le secret professionnel induit également des notions de discrétion professionnelle et de secret partagé. Il s’agit d’une obligation pour l’ensemble des secteurs sanitaire, social, médico-social depuis les lois de 2002, réaffirmées par celle du 26 janvier 2016. Tout professionnel de ce champ ne respectant pas ce secret s’expose à une peine pénale (articles 226-13 et 226-14 du Code pénal) d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. En plus de ces sanctions pénales s’appliquent un certain nombre de sanctions disciplinaires.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), instituée le 6 janvier 1978, vise à garantir le respect et la protection de la vie privée par la gestion des fichiers informatisés. Elle accompagne les professionnels et les particuliers pour les aider à maîtriser leurs données personnelles et à exercer leurs droits.

II) L'objet d'étude et les outils d'aide à la détermination

A) Définition

L’objet d’étude est déterminé par le commanditaire de l’étude selon le constat d’un manque d’informations sur un sujet d'ordre sanitaire ou social. Le commanditaire d’une étude est l’initiateur du projet, celui qui en passe la commande.

Selon l’orientation choisie, un questionnement problématique est développé et des hypothèses sont déterminées ; l’étude vérifie ces hypothèses afin de répondre à la situation-problème de départ.

B) Les outils d’aide à la détermination de l’objet d’étude

Afin de déterminer l’objet d’étude, certains outils peuvent être mobilisés, comme la carte mentale (ou heuristique) ou une méthode appelée Métaplan.

Définition

Carte heuristique : il s’agit d’une représentation schématique permettant de modéliser (organiser, visualiser, partager) le cheminement de la pensée portant sur une thématique et de visualiser les liens entre les idées.

Métaplan : il s’agit d’un outil ou d’une technique d’animation permettant de donner lieu à un échange vivant et de collecter des idées.

III) Les étapes de la démarche d'étude

Remarque

Le thème d’étude est choisi en fonction d’un contexte précis. Sa délimitation permet de respecter l’orientation choisie. L’étude doit être menée selon l’objet d’étude défini au départ.

Remarque

Cette seconde étape permet de mieux cibler l’étude à partir de données disponibles déjà existantes.

Remarque

Une fois terminé, le rapport sera diffusé auprès des acteurs concernés par cette enquête : professionnels, institutions, grand public…

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