Le rôle du crédit bancaire dans la création monétaire

icône de pdf
Signaler

Intermédiaires financiers, les établissements de crédit jouent un rôle essentiel dans l’économie. Parmi ces établissements, les banques de dépôt créent de la monnaie scripturale en accordant des crédits, mais doivent respecter certaines limites.

I La création de monnaie par les banques

1 Le rôle des banques dans l’économie

Les banques ou établissements de crédit sont des établissements financiers qui collectent les dépôts du public (les dépôts à vue) et accordent des crédits aux entreprises et aux ménages. Les banques ont un rôle d’intermédiaire financier entre les agents économiques disposant d’une épargne (ou capacité de financement) et ceux ayant un besoin de financement.

Le développement du marché financier depuis la fin des années 1970 a entraîné, pour les banques, une baisse de leur rôle d’intermédiaire financier. ­Cependant, les banques ont développé de nouvelles activités en assurant un rôle d’intermédiaire sur le marché financier, notamment en gérant le portefeuille de titres de leurs clients, ou en transformant des crédits en titres financiers.

2 Le crédit bancaire à l’origine de la création de monnaie scripturale

Les banques créent de la monnaie scripturale en monétisant une créance. ­Lorsqu’une banque accorde un crédit à l’un de ses clients, elle inscrit sur le compte de ce client le montant du prêt accordé qui peut être utilisé comme moyen de paiement. Ainsi, la quantité de monnaie augmente dans l’économie.

Lorsque le client de la banque rembourse son prêt, il y a destruction de monnaie : la quantité de monnaie dans l’économie diminue.

II Les limites de la création monétaire

1 L’obligation de convertir la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire

La création de monnaie scripturale par les banques n’est pas illimitée. Elles doivent assurer la conversion de la monnaie créée en monnaie fiduciaire, dont le monopole d’émission appartient à la Banque centrale.

Repère
Mot clé

Les opérations de compensation sont des opérations entre banques qui règlent les dettes et les créances entre ces banques.

La demande de monnaie fiduciaire peut venir des clients de la banque mais également des autres banques dans les opérations de compensation car la monnaie créée peut servir à des règlements en direction de clients d’autres banques.

2 Les contraintes institutionnelles

La création monétaire par les banques est limitée par des règles. Celles-ci peuvent émaner de la Banque centrale ou de la réglementation prudentielle. Celle-ci est définie par des représentants de banques centrales et des responsables du contrôle bancaire réunis dans le cadre du Comité de Bâle. L’objectif est de renforcer la solidité des banques afin d’éviter une nouvelle crise bancaire comme celle de 2008.

Repère
Mot clé

Le comité de Bâle, créé en 1988, a défini un ­premier ratio entre fonds propres et engagements, appelé ratio Cooke (Bâle I). Ce ratio a été modifié en 2004 (Bâle II) puis en 2017 (Bâle III).

En décembre 2017, un nouvel accord est trouvé pour harmoniser les règles prudentielles qui encadrent l’activité des banques à travers le monde : cet accord est appelé « Bâle III ». Il définit un ratio de fonds propres (capital des banques et bénéfices non distribués) égal à 10,5 % des engagements (crédits accordés par les banques) des banques à partir de 2019.

Zoom

Le bilan des banques

Actif

Passif

Prêts interbancaires

Emprunts interbancaires

Crédits de la clientèle

Dépôts de la clientèle

Divers

Divers

Portefeuille de titres

Certificats de dépôts et obligations

Immobilisations

Fonds propres

Source : d’après lafinancepourtous.com

Un bilan est un document comptable qui décrit le patrimoine d’un agent économique avec ce qu’il possède (actif) et le financement de son actif (passif).

Les prêts et emprunts interbancaires correspondent à des prêts et emprunts de monnaie scripturale entre les banques. Les crédits à la clientèle impliquent la création de monnaie scripturale.

Les portefeuilles de titres, à l’actif, désignent les placements des banques sur le marché des capitaux. Au passif, les certificats de dépôts et obligations sont émis pour le refinancement des banques. Les valeurs immobilisées à l’actif sont les biens et valeurs constituant le patrimoine de la banque. Au passif, les fonds propres représentent le capital de la banque et ses bénéfices non distribués.