Être soldat : la bataille de la Somme

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La bataille de la Somme témoigne de la violence de l’expérience combattante de la Première Guerre mondiale et des avancées technologiques réalisées pour vaincre l’ennemi.

I) La Somme : une bataille britannique

En décembre 1915, les états-majors alliés décident d’une vaste offensive sur la Somme pour repousser les Allemands vers la Belgique. La France, contrainte d’envoyer des renforts dans la Meuse, mobilise peu de divisions, le rôle primordial revient à l’armée britannique.

Le 24 juin 1916 commence un bombardement d’artillerie d’une ampleur jusque-là inconnue. En moins d’une semaine, plus d’un million d’obus sont tirés sur les lignes allemandes.

Repère
Mot clé

Le no man’s land est l’espace séparant les premières lignes de chaque tranchée ennemie. L’intensité des combats y dévaste les paysages.

Le 1er juillet, les Britanniques font exploser des mines creusées sous les lignes allemandes. Puis 100 000 fantassins britanniques, peu expérimentés et lourdement équipés se lancent lentement et en ligne sur le no man’s land croyant ne trouver que des cadavres sous les tranchées ennemies bombardées. Ils sont décimés par les mitrailleuses et l’artillerie allemandes : 60 000 hommes meurent ce jour-là.

II) L’expérience combattante

Les violences du front sont connues grâce aux témoignages et récits d’après-guerre, mais aussi par les lettres que les soldats envoient à l’arrière. Mitraillés, bombardés, victimes des gaz, ils vivent dans l’horreur et la peur. Ils dorment dans la boue, souffrent du froid, des poux, des rats, de la faim et de la soif.

L’artillerie lourde (obus), les grenades, les mitrailleuses causent de graves traumatismes corporels. La violence visuelle (camarades morts), le bruit des bombes et l’usage des gaz laissent des marques psychologiques importantes.

La bataille de la Somme constitue un tournant dans le développement de ­l’aéronautique militaire. Jusque-là surtout utilisée pour la reconnaissance et pour régler les tirs d’artillerie, l’aviation devient une arme offensive utilisée par l’Entente pour bombarder les lignes, comme le font déjà les Allemands. C’est également pendant cette bataille que les premiers chars sont utilisés.

Les soldats font preuve de ténacité. Leur solidarité et le sens du devoir patriotique leur permettent de supporter la contrainte de l’autorité militaire et la dureté des tranchées.

III) Une bataille meurtrière

Pendant cinq mois, les assauts se succèdent et les Alliés avancent très peu. Les soldats subissent la violence anonyme des armes modernes mais la mort se donne aussi au corps à corps lors des assauts de tranchées. Le 18 novembre, l’offensive cesse. Les Alliés ont progressé d’environ 10 km.

Quatre millions d’hommes ont été successivement impliqués dans la bataille, venus du Canada, de Nouvelle-Zélande, d’Australie, d’Afrique du Sud et des colonies britanniques comme l’Inde.

La bataille de la Somme est l’affrontement le plus meurtrier de la Grande Guerre : les pertes totales sont estimées à 1,2 million d’hommes, dont 420 000 du côté des Britanniques. Pour ces derniers, elle demeure un véritable traumatisme dans la mémoire collective, comparable à la bataille de Verdun pour les Français.

Repère
Mot clé

Une mutinerie est un refus collectif d’obéir aux ordres de la hiérarchie militaire. Elle peut conduire à des sanctions très lourdes (jusqu’à la peine de mort).

La bataille de la Somme incarne la guerre d’usure et ses offensives meurtrières, qui apparaissent de plus en plus vaines. Certains soldats se mutinent ou désertent en 1917 malgré l’autorité militaire et l’Union sacrée.

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La bataille de la Somme : l’évolution du front

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