Bilan et mémoires de la Grande Guerre

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La Première Guerre mondiale représente un véritable cataclysme. Elle laisse des sociétés traumatisées et endeuillées. Les États organisent alors le souvenir en construisant des lieux de mémoire.

I Le lourd bilan humain et matériel

1 Des sociétés traumatisées

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Les « gueules cassées » sont les blessés de guerre, notamment au visage, le plus souvent par des éclats d’obus.

Sur 67 millions de soldats mobilisés, 9 millions ont trouvé la mort, surtout des jeunes adultes, et plus du double ont été blessés. On estime que chaque jour, 900 Français et 1 200 Allemands sont tombés. Les « gueules cassées » véhiculent longtemps les souvenirs d’une guerre meurtrière.

En France, le déficit des naissances entraîne une baisse de la natalité à la génération suivante : les « classes creuses ».

Le génocide des Arméniens, les famines, la guerre civile russe et la grippe espagnole alourdissent ce bilan.

2 Une Europe détruite

Les destructions matérielles sont considérables : les zones de combat (régions agricoles, industrielles et minières du Nord-Est de la France) sont dévastées.

Les États européens sont endettés, surtout auprès des États-Unis. Pour financer l’effort de guerre, les États ont eu recours à la planche à billets : l’augmentation de la masse monétaire engendre une forte inflation (hausse des prix).

II Les souvenirs et les mémoires de la Grande Guerre

1 Des sociétés en deuil

En France et en Allemagne, chaque commune, chaque famille est touchée par la perte d’un proche. Ces victimes entretiennent le souvenir de leur défunt et de la guerre. Toutes les sociétés représentent une communauté de deuil.

Le deuil est particulièrement difficile quand le corps du défunt n’a pas été retrouvé. Des ossuaires, comme celui de Douaumont près de Verdun, sont inaugurés.

2 Les mémoires de la Grande Guerre

Inaugurés pour la plupart avant 1922, les monuments aux morts manifestent le patriotisme, l’hommage aux victimes.

Repère
Mot clé

Une commémoration est une cérémonie officielle organisée pour conserver la mémoire nationale d’un événement historique.

Les monuments sont placés dans un lieu important de la commune. Les commémorations du 11 Novembre, contribuent à faire naître un « culte républicain ». Un cortège, ouvert par les enfants et fermé par les anciens combattants marque le début de la cérémonie. Puis la foule écoute les discours et, enfin, a lieu l’appel des « morts pour la France ».

3 Des sociétés bouleversées, entre pacifisme et brutalisation

Moins nombreux, certains monuments expriment le pacifisme, même s’il faut attendre le milieu des années 1920 pour qu’une « démobilisation culturelle » s’impose peu à peu et que le deuil s’estompe dans les pays vainqueurs.

En Allemagne et en Italie, les valeurs guerrières issues du conflit perdurent après celui-ci. L’idée d’une « guerre permanente » se nourrit de l’amertume provoquée par le traité de Versailles.

En Russie, la violence de la guerre civile est liée aux comportements brutaux des soldats pendant la Première Guerre mondiale. Dans les pays vaincus, on peut parler d’une « brutalisation » des sociétés, conséquence des violences vécues pendant le conflit.

Vérifiez que vous avez bien compris les points clés des fiches 23 à 28.